vendredi 20 mars 2009

Devenir enseignant aujourd'hui

Délibération du CA relative aux étudiants qui prépareront les concours de l'enseignement en 2009 – 2010
Le Conseil d'Administration de l'UBO observe qu'au 12 mars, à quatre mois de la fin de l'année universitaire, les étudiants qui veulent devenir enseignants et se former à ce métier n'ont aucune visibilité sur les possibilités de formation et de préparation aux concours. Pour répondre aux attentes des étudiants, et sans réponse claire des ministères sur le cadrage de la rentrée 2009, le Conseil demande à la direction de l'IUFM d'ouvrir immédiatement les préinscriptions pour les PE1, PLC1, PLP1 et CPE1, et de préparer la rentrée selon les plans de formation existants.
Vote : unanimité

Les candidatures pourront se faire sur le site web de l'iufm de Bretagne dès le 2 avril 2009. Voir le communiqué de l'iufm de Bretagne concernant l'admission 2009-2010.

9 commentaires:

  1. (mode provocation on ):
    l'iufm est-il réellement aujourd'hui la meilleure voie de préparation au concours du capes?

    quelle est la nécessité de faire étudier les capétiens sur 2 sites différents, avec aucun lien avec d'autres filières (ce qui pourrait être un plus du site de l'ifum par rapport au site de la faculté)?

    d'avoir 2 emplois du temps pas forcément pensés et construits en relation ?

    de passer des épreuves écrites qui correspondent à un cours dispensé en M1-S2 à Rennes (voir le sujet 1 de cette année)?

    de s'apercevoir le jour du concours que nombre de candidats présents sont des agrégatifs venus de leur propre propos "se chauffer pour l'agreg"...?

    d'avoir un formateur qui laisse délibérément de côté la formation technique à la pratique de 2/3 des modèles des seules calculatrices admises à l'oral (malheur à ceux qui ne possèdent pas la bonne marque), alors que la mode du concours (et les rapports de jury) ont cette lubie de plus en plus mise en avant..

    etc, etc...
    Alors bon, défendre coûte que coûte le maintien de cette structure telle qu'elle fonctionne, et demander en même temps de ne surtout pas retoucher au déroulement des concours, alors que personne n'est dupe sur la sélection des "meilleurs" futurs enseignants... dont certains n'iront jamais enseigner en lycée ni collège, ça ne vous fait pas réagir non plus?

    Ok la réforme de Darcos est méprisante, apparemment même irresponsable puisque inapplicable dans la pratique (exemple du nombre de stages, etc)

    Faut-il pour autant ne pas vouloir de réformes du tout?

    Demandez aux étudiants qui y sont passés ce qu'ils en pensent. Vous auriez peut-être des surprises...

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  2. Je crois que tu fais une confusion. Le mouvement ne s'est pas construit pour défendre coûte que coûte le système actuel de formation, mais pour se battre contre une formation absurde que veut mettre en place le gouvernement qui peut aboutir à des dérives dans l'éducation nationale.
    Des projets alternatifs ont été proposés, notamment l'un, que je trouve intéressant, qui consiste à faire passer le concours à la fin de la 3ème année de licence, puis prolonger la formation au sein d'un master professionnalisant, années de formation où les étudiants lauréats du concours seraient payés (sur la forme des écoles normale) et assurés d'avoir un poste à l'issu de leur master (résumé un peu simpliste du projet).

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  3. Le mouvement à Rennes 1, oui. Mais le lien du collectif de l'iufm à disposition sur cette page, la tonne de mails des syndicats et les tracts qui circulent, la prise de parole par des étudiants qui n'y sont pas encore : c'est de là que vient le besoin d'une nuance.

    Il serait bien que vous mettiez en avant vos projets alternatifs (sur cette page par exemple), ou sur ce forum ; ça changerait des slogans simplistes style "non à la casse du service public" entendu scandé par des lycéens aux manifs : ils sont insupportables en classe, mais ils vont dans la rue pour "manifester", cela ôte à mon sens du crédit au mouvement.

    Donc, positivez vos luttes : ceux qui continueront à vous suivre le feront pour de bonnes raisons, pas comme un prétexte. Un citoyen averti en vaut ... beaucoup !
    Il n'est pas difficile de comprendre l'absurdité du projet ministériel de mastérisation tel qu'il a été amené. Ca crève les yeux. Mais à la place, ne peut-on pas se montrer plus posé, réfléchi, intelligent?

    Et la question de la spécifité des iufm reste entière. Que dit le collectif à propos des maths?

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  4. Réponse à No-futur:

    "Mais à la place, ne peut-on pas se montrer plus posé, réfléchi, intelligent? "
    Est-ce important d'être "posé, réfléchi, intelligent" sur ces sujets? Certainement oui... Mais est-ce vraiment le moment? Le gouvernement ne donne pas vraiment l'impression d'être disposé à écouter les universitaires!

    En 2004, un grand mouvement de contestation a donné lieu à une reflexion profonde de la part de chercheurs et d'universitaires sur les réformes possibles/nécéssaires/souhaitables pour améliorer la recherche francaise. Des documents ont été produits: le gouvernement n'en a absolument pas tenu compte...

    Aussi: (1) on a pas vraiment envie de faire le boulôt que des politiques dignent de ce nom devraient faire;
    (2) certains d'entre nous l'ont déja fait il n'y a pas si longtemps: sans aucun résultat!

    Bref: on consacre notre énergie à lutter.

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  5. Merci pour cette réponse anonyme, mais mon commentaire ici concernait vraiment la place actuelle ou souhaitable des iufm dans la formations des futurs enseignants, et plutôt pour le 2nd degré.
    Votre réponse me semble plus ciblée sur le volet "recherche" du mouvement que "mastérisation" (peut-être que je me trompe).
    Donc, je ré-itère la dernière question (au moins) :
    Et la question de la spécifité des iufm reste entière. Que dit le collectif à propos des maths?


    Où sont les projets alternatifs proposés par les membres du collectifs ?

    Quand je lis l'analyse faite du papier de Darcos point par point du côté iufm, je ne partage pas totalement leur analyse(surtout le point 9 , faut-il vraiment s'en réjouir ?) :

    http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2009/03/xavier-darcos-c.html#more

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  6. En ce qui concerne la place des iufm, le collectif ne peut pas te répondre car combattre les réformes absurdes du gouvernement lui prend tout son temps. Ceci n'empêche pas que chacun peut avoir une opinion.
    Pour moi, iufm signifie institut universitaire de formation des maîtres et à ce titre il a toute sa place dans la formation des enseignants. Il y a sûrement des choses à modifier dans son fonctionnement (comme partout ailleurs), mais je pense qu'un universitaire lambda est encore moins bien placé pour former les étudiants au métier d'enseignant du primaire ou du secondaire.
    Comme l'a dit Anonyme, le gouvernement se fiche de nos idées sur la formation et le recrutement des enseignants (voir la lettre de Darcos qui ne "recule" absolument pas pour mettre en place une réflexion, mais pour mettre en place sa réforme). C'est comme cela...

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  7. Le gouvernement se fiche de ce que disent les universitaires, peut-être pas les étudiants. Vous avez choisi d'intégrer depuis le début la lutte contre la mastérisation à la mode Darcos dans vos revendications, et c'est tout à votre honneur.
    Mais, par manque de temps (et/ou par souci de ne pas froisser la sensibilité de collègues?), le collectif ou quelques-un de ces membres ne détailleront pas leur réponse à propos de l'iufm, surtout avant le concours du second degré. Dommage, parce que la question a sa place pourtant quand on parle des concours actuels et de leur devenir. Oui, il y a les sigles, et puis il y a la réalité. Celle des concours, celle des épreuves qui sélectionnent les candidats qui pourront devenir enseignants, et la réponse qu'y apporte une formation spécifique pour leur permettre d'accéder à cette étape. Et puis, il y a aussi le cas spécifique de l'agrégation, censée recruter entre autre des professeurs du second degré également (même si ici, les lauréats...), purement disciplinaire avant le concours.
    Et celle-ci est exclusivement assurée par l'université. Comme une grosse partie de celle du capes (d'ailleurs un certain nombre d'entre vous qui écrivent ici y participent ou y ont pris part d'autres années). Reste les 2x une semaine de stage + 1 journée en établissement (donc l'iufm n'est qu'un lien entre les plc1 et les établissements qui les accueillent); mais, un stage en établissement, tout étudiant qui a le projet de devenir enseignant peut demander une convention de stage à l'université et trouver un enseignant qui accepte de le recevoir dans ses classes bien avant le capes, bien avant la fin d'une L3. Et puis, il y a aussi l'irem...
    "former les étudiants au métier d'enseignant" du second degré à l'iufm ne se fait dans la réalité qu'après le concours. "C'est comme cela..."

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  8. Tu ne regardes pas la formation dans son ensemble et par conséquent ton discours est biaisé.
    Actuellement pour le capes ou l'agrégation, la formation au métier se fait après le concours, avant c'est essentiellement du contenu disciplinaire. Et il est difficile de faire autrement l'année du concours, car le but des étudiants est de réussir le concours et ils mettent toute leur énergie là-dedans (c'est pourquoi mettre le concours l'année de M2 est absurde).
    L'année après le concours est extrêmement importante, et je ne me vois pas expliquer à quelqu'un la notion de démonstration pour un élève de 4ème, comment gérer une classe... Effectivement il y a l'irem, institut de recherche sur l'enseignement des mathématiques, dont les membres interviennent déjà dans la formation des enseignants mais qui ne concerne que les maths. D'ailleurs, en regardant vite fait, sur les 9 membres de l'iufm de Rennes en math, 5 sont membres de l'IREM.
    Que fais-tu des professeurs des écoles ? Actuellement, toute leur formation, qui est pluridisciplinaire, se déroule à l'iufm.
    Si tu le souhaites, on peut continuer cette discussion de vive voix.

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  9. Continuer une discussion de vive voix, pourquoi pas, mais quelle portée? Pour aller un peu au delà de la question : "le mouvement des profs se fait-il pour ou malgré les étudiants?" (qui est souvent le fond bien maigre des commentaires postés ici) je ne pense pas qu'il soit totalement inintéressant de garder une trace d'un débat écrit. Forcément, je ne prétends pas avoir tout le recul nécessaire sur la formation. Juste quelques années d'études à l'université, et une vision côté étudiant (ce n'est pas la seule) de la préparation des concours.

    Justement, j'ai pris garde de ne pas parler des préparations au premier degré (ni de la "formation" de seconde année), parce que :
    * la formation est pluridisciplinaire, et effectivement l'iufm les prend en charge entièrement sans déléguer la préparation au concours ailleurs (contrairement à ce qui se passe au capes maths).
    * il existe déjà une pré-sélection pour eux pour rentrer à l'iufm,
    * surtout les iufm sont le prolongement sous une autre forme de ce qui faisait la formation des instituteurs,
    * et évidemment, je ne peux pas parler de ce que je ne connais pas.
    * le métier de prof des écoles est-il réellement le même que celui du secondaire?

    Moi, je ne vois pas ce qu'il y a de choquant de préparer un projet professionnel bien avant le moment des concours. D'où le fait que la volonté de réformer les concours de recrutement ne me choque pas. Après, si on va vers un système encore plus absurde, je vais aussi le contester (la preuve : j'ai pas mal posté ici). J'irai même beaucoup plus loin, en regardant ce qui ce fait bien avant l'année du concours. Il est vrai que le terme de professionnalisation a l'air de faire peur dès qu'il est évoqué auprès des étudiants de l'université. Que la pratique des stages reste confidentielle avant le m2 en général ; mais dire "je veux devenir enseignant" et ne revenir au sein d'une classe qu'après le concours acquis (soit au moins 4 ans après le bac), me semble limite rationnel.
    N'oubliez pas le tout début de mon intervention, où j'ai simplement posé la question qui me semble trop ignorée : l'iufm (et ce qu'il s'y passe) est-il aujourd'hui la meilleure voie pour réussir le concours du capes? (je ne parle même pas de former au métier, et la liste de (contre)-exemples que j'ai fournis n'est pas nécessairement exhaustive).

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