La CPU et nous, lettre adressée à G. Cathelineau

Monsieur le Président, cher collègue,
nous sommes tous mobilisés pour que l'université française ait enfin la place qui lui revient dans l'enseignement supérieur et la recherche.
La conférence des présidents d'université a été un collaborateur privilégié du ministère lors de la rédaction de la loi de responsabilité des universités, dite loi LRU. Cette loi a conféré aux présidents une responsabilité et un pouvoir considérable dans la gestion de leur université.
En octobre 2008 un projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs a été rendu public. Ce texte redéfinit notamment le rapport des universitaires à leur président ; il remet en cause l'indépendance des enseignants-chercheurs, pourtant garantie par la constitution.
Nombre d'universitaires s'en sont émus, peu de présidents l'ont fait.Cependant, la CPU est aujourd'hui invitée par le ministère à participer à la rédaction d'une nouvelle version de ce projet de décret, dans lequel cette indépendance devrait à nouveau être garantie, et à discuter des aménagements à apporter à la réforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire, elle aussi dénoncée.

Elus pour administrer leur établissement, les présidents et conseils d'université n'ont pas vocation à représenter la communauté universitaire sur ces questions. Telle n'est pas leur fonction. Les positions de la conférence des présidents d'université ne sauraient prétendre représenter les débats et conclusions de la communauté universitaire.

Nous comptons donc sur vous, Monsieur le président, cher collègue, pour veiller à ce que la CPU ne laisse subsister, dans l'esprit du public notamment, aucune confusion quant à sa fonction.

Collectif des mathématiciens de Rennes 1