vendredi 27 mars 2009

Assemblée Générale de l'UFR mathématiques et de l'IRMAR, 27 mars 2009

L'Assemblée Générale de l'UFR mathématiques de l'université Rennes 1 et de l'Irmar réunie le vendredi 27 mars a voté les motions suivantes.

Motion 1
Le 1er décembre 2008 nous avons décidé la rétention des notes du premier semestre et la non-participation aux jurys pour protester contre le projet de décret modifiant le statut des universitaires. Depuis le 2 février nous sommes en grève pour demander son retrait ainsi que celui de la réforme de la formation des enseignants. Après 17 semaines de mobilisation, dont 8 de grève, nous constatons qu'aucune réponse satisfaisante n'a été donnée à des revendications portées par un mouvement national sans précédent dans les universités. Dans ces conditions, il est difficile de croire que l'enseignement supérieur et la recherche soient une des priorités de ce gouvernement. Ce temps perdu montre au contraire le peu de cas qui est fait des universitaires et des étudiants dont l'année risque bientôt d'être compromise. Les méthodes utilisées pour discréditer les universitaires mobilisés et le recours à une violence disproportionnée pour réprimer certaines manifestations le confirment. Mobilisés pour défendre le respect des valeurs menacées qui animent nos enseignements et nos recherches, nous entendons rester cohérents avec ces valeurs. Nous ferons donc le nécessaire pour que nos étudiants puissent acquérir les connaissances prévues dans nos cursus. Mais nous déclarons aussi que nous ne remettrons pas les notes et nous ne siégerons pas dans les jurys tant que nos deux revendications ne seront pas satisfaites. Nous refuserons en particulier de siéger dans les jurys du baccalauréat. Nous restons en grève et continuons d'animer le mouvement et de participer aux journées nationales de manifestation. La suspension des séminaires est maintenue.
Pour : 38; Contre : 0; Abstention : 0; Ne prend pas part au vote : 3

Motion 2
L'Assemblée Générale se prononce contre le principe actuel des chaires université-EPST, demande que le déroulement de ces concours soit arrêté et que chaque chaire soit retransformée en un poste de maître de conférences et un poste de chercheur.
Pour : 34; Contre : 0; Abstention : 2; Ne prend pas part au vote : 2

Motion 3
L'Assemblée Générale déclare l'IRMAR "laboratoire mort" pour la journée d'action nationale du 2 avril 2009.
Pour : 35; Contre : 0; Abstention : 1; Ne prend pas part au vote : 3

Motion 4
L'Assemblée Générale demande qu'un conseil de laboratoire et un conseil scientifique de l'UFR se réunissent le plus tôt possible pour discuter
  • des actions du laboratoire et des DU ;
  • du déroulement des concours de recrutement ;
  • du refus des chaires.
Pour : 15; Contre : 0; Abstention : 0; Ne prend pas part au vote : 0

12 commentaires:

  1. Je trouve inadmissible qu'au final ce soient les étudiants qui perdent leur année!!!!!
    Vous connaissez le budget nécessaire à un étudiant pour 1 année ? Qui va financer cette année supplémentaire ? Certains ne pourront sans doute pas continuer . Vous y avez pensé ? Il est facile de faire grève tout en étant rémunéré. Je ne pense pas que le mouvement aurait duré si longtemps si vous aviez eu pendant 2 mois consécutifs un salaire égal à zéro. Un salarié qui fait grève pendant une semaine et qui voit son salaire amputé à la fin du mois d'un quart de son salaire, est crédible, pas vous !!!
    Vous ne travaillez pas tout en étant payés et vous décidez que les étudiants qui eux ont du travailler pendant une année l'ont fait pour rien et vont devoir financer une année d'études supplémentaire.
    Cherchez l'erreur !!!
    J'ai comme l'impression que ceux qui se font baiser dans cette histoire, ce sont les étudiants et personne d'autres.
    Je suis une mère d'étudiant qui pour l'instant peut financer les études de mon fils, mais peut-être pas pendant une année de plus

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  2. Mais les étudiants ne vont pas perdre leurs années puisque les cours vont être assurés ainsi que les exams (avec certes un peu de retard mais pas tant que ça). Par contre les étudiants auraient vraiment perdu leur année si les prof n'avaient pas été payés, puisque ces derniers n'auraient pas eu a rattraper les cours.

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  3. Vous indiquez avoir décidé de ne pas remettre de notes et de ne pas siéger dans les jurys. Expliquez moi alors comment dans ce cas un étudiant peut avoir son année de validée, ou obtenir son diplome ?
    la mère d'un étudiant

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  4. (svp, les com anonymes, ce n'est pas très lisible : on ne sait pas qui parle à qui, au nom de qui, en réponse à quoi).

    Pour répondre sur une question de vocabulaire : rétention de notes, signifie retard volontaire dans la partie administrative. C'est peut-être contraignant, mais c'est un compromis. C'est ce qui se passe depuis les terminaux de décembre. Une volonté sans doute également de ne pas dire "ne pas organiser d'examens" qui fermerait la porte aux étudiants. Et pourtant, je dois être un des rares cas pour qui cette situation est pénalisante.

    Et puis, pour répondre par rapport aux frais de vie étudiante. Oui, moi je les connais pour me débrouiller comme tous les autres étudiants avec mon budget, dont la quasi-totalité est : loyer, transport, alimentation, électricité. Mais ce sont des frais qui existent pour tout le monde (salariés, chômeurs, étudiants) : il me semble excessif de vouloir reprocher aux grévistes le coût de la vie, et le boulot non fait depuis des décennies par les structures chargées de cela.

    Et puis, franchement, vous croyez que les doctorants roulent sur l'or? Ce n'est peut-être pas honteux ça non plus? Et à la fin de leur thèse, ils auront avec peut-être un peu de chance la possibilité de faire un post-doc. Sinon, c'est l'anpe. Qui se fait le plus "baiser" dans le système?

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  5. Cher No Futur,
    Avec des raisonnements pareils, je comprends mieux votre pseudo...
    Excellente continuation!

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  6. Euh.. je ne sais pas si vous êtes ironique, ou cynique dans cette remarque.
    Si c'est la cas, j'ai aussi connu d'autres systèmes de formation que la fac. Seule la fac m'aura appris (malgré moi) l'autonomisation dans le travail "scolaire", et selon moi, elle donne au départ la même chance à tous, et est bien obligée de faire avec la population étudiante qu'elle gère, sans discrimination.
    Qu'avec des profils mal partis, elle arrive à les former tout de même. Je lui dois ça.
    Et puis, voulez-vous que je vous renseigne par le détail sur le prix des formations "compétitives"? Et sur la qualité plus ou moins réelle de la formation scientifique une fois certains concours -onéreux pour les familles- passés?
    Arrivant en fin d'études, j'ai souvent eu l'occasion de contester le système universitaire. Oui, il y a des lourdeurs pour ses utilisateurs. Oui, il faut payer son effort pour y avancer. Non, je ne ferai jamais de thèse. Je n'en ai ni le projet, ni la capacité intellectuelle, ni les moyens financiers justement pour assurer le courant sans salaire personnel. Un exemple très proche de moi ne me fait que mesurer le gachis actuel du devenir des thésards. Et eux aussi, ils sont dans le mouvement, non? Cherchez pourquoi...
    J'ai juste eu envie de ne pas les oublier. J'ai juste aussi envie de dire que l'université vaut le coup tout de même d'être défendue. Qu'elle évolue aussi, sans doute pas assez rapidement. Mais la faute à celles et ceux qui la font vivre ici, ou à ceux qui prennent des décisions bien confortablement installés dans leurs fauteuils au ministère...?
    J'ai aussi eu l'occasion d'exprimer une autre voix que celle du collectif dans mes questions et commentaires sur ce blog. Parfois dérangeantes sans doute, mais on m'a laissé une grande liberté de position. J'ai déjà aussi fait l'expérience d'autres "grèves" sur ce campus. Qu'il y a une différence sensible cette année. Que le collectif a cherché des décisions qui ne vont pas "contre" les étudiants, et que les dernières motions ne disent pas autre chose si on y fait un peu attention. Que leur marge de manoeuvre est bien mince face aux discours insultants des ministères. Et que je n'irai pas demander des comptes face à certains d'entre eux, qui ne comptent pas leurs heures quand le semestre se passe "normalement".
    Allez relire les nombreux commentaires à propose de l'AG précédente pour comprendre mon raisonnement.

    Et pour info : pour comprendre le double clin d'oeil de mon pseudo : à cause de l'absurdité de la mise en place de la réforme des concours, d'où le refus compréhensible (ou la non-possibilité pratique) de mettre en place ce que le gouvernement veut faire passer aujourd'hui par les universitaires, je ne sais même pas à quelques mois où j'en serai, si j'ai le concours, pourrais-je aller un peu plus loin comme le faisaient les autres candidats d'autres années? Et pire, si je n'obtiens pas le concours, c'est le flou total... Reprendre une année pour de bonnes raisons, je l'ai finalement fait pour un semestre, alors que j'aurais eu la possibilité de partir avec le diplôme tout juste. J'ai financé une année d'étude supplémentaire. Et depuis, pour repasser les concours, on invente des conditions qui ne prennent pas en compte ce qu'est la différence entre les différents masters. Quand j'en sais le prix à payer, je dis non. Quand c'est un prétexte politicien, et que ça risque d'être généralisé par principe, mais quel intérêt (à part pour la beauté de ce qu'apprend bien sûr) de pousser jusqu'à un niveau M2 des futurs enseignants, qui n'enseigneront jamais les mathématiques qu'ils auront appris depuis le bac?
    Mais pour info, il y a aussi dans mon pseudo une référence explicite à toute la littérature d'histoire des sciences de Denis Guedj. Comme quoi, on peut aussi apprendre autre part, que dans un amphi, en recopiant bien gentiment les cours magistraux, et en attendant sans les chercher les corrections de td parce que "les profs sont payés pour ça"... (je force à peine le trait).
    Dsl pour la digression par rapport au billet de départ.

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  7. Pour répondre à la mère d'un étudiant, la solution est simple : il suffit que le gouvernement nous écoute et retire ses réformes. Dès lors les étudiant recevront leurs résultats et leurs diplômes.

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  8. Toujours les mêmes com... On va refaire le débat à chaque AG ? Franchement, il suffit de se renseigner un tout petit peu, d'aller lire quelques articles sur internet, pour comprendre l'importance des enjeux défendus par le mouvement. Et l'éternelle refrain sur "les profs font grève mais sont payés"... bah sauf que les cours qu'ils vont rattraper sur des semaines qui n'étaient pas prévues ne seront pas payés à ce moment là... en quelque sorte c'est une avance de salaire sur le boulot qu'ils feront de toute façon. Et c'est aussi la garantie d'avoir des exams à la fin de l'année...

    Cessez de vous acharnez sur les grévistes. Les étudiants auront leur année, même s'ils n'ont les résultats qu'au mois d'août. Et quand bien même, il s'agit de sauver un système d'éducation nationale, alors une année "sacrifiée" pour des années sauvées... on peut bien faire un effort.

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  9. Nuance (pour le premier commentaire)
    Le 20 mars, l'AG de l'Irmar annonçait :
    "Si le gouvernement ne cède pas, elle s'engage à ne pas délivrer les diplômes cette année."
    (ce qui a engendré pas mal de commentaires, et j'avais aussi contesté la radicalité de cette proposition).

    Le 27 mars, cette même AG annonce :
    "Nous ferons donc le nécessaire pour que nos étudiants puissent acquérir les connaissances prévues dans nos cursus. Mais nous déclarons aussi que nous ne remettrons pas les notes et nous ne siégerons pas dans les jurys tant que nos deux revendications ne seront pas satisfaites."

    Ce n'est tout de même pas exactement pareil, preuve que le collectif a pris en compte les opinions exprimées, non?
    Si il y a rétention de notes, c'est qu'il y a des notes à retenir. Cela montre qu'il n'y a pas volonté aujourd'hui de paralyser totalement le système en n'organisant pas d'examens du tout.
    Il s'agit de "jouer" sur le fonctionnement administratif du système, en retardant la partie "paperasse". Mais pour info, les diplômes officiels ne sont disponibles pour les étudiants auprès des services de scolarité une année normale que vers la fin de l'automne (même si les jurys et transmission de notes se font des mois avant). Donc...

    Et puis, il y a aussi un certain nombre de décisions qui concernent les activités de recherche pure. Le collectif est en premier lieu concerné par la répercussion des motions qu'ils votent sur ce plan là. Mais on ne voit que la partie émergée de l'iceberg...

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  10. Je ne crois pas qu'un parent puisse être autre chose qu'anonyme. Il donne son avis de parent et n'engage que lui. Son enfant étudiant peut évidemment ne pas s'y reconnaître!
    Parent moi aussi, je partage en grande partie ce que dit la mère de l'étudiant ci-dessus. J'ai d'ailleurs aussi envoyé 2 commentaires il y a quelques semaines, puis me suis découragée en voyant à quelle vitesse ils ont disparu. J'en ai conclu qu'ils devaient être dérangeants et pourtant ils étaient mesurés.
    Je continue à être très choquée par la rétention des notes et la non tenue des jurys. J'ai en plus l'impression que c'est une mesure sans efficacité. Je lis beaucoup la presse ( de tous bords ) et me rends compte que cette action est très peu relatée dans les médias et n'est pas du tout perçue quand on en parle à des personnes non concernées. Il semble que le gouvernement n'en n'ait que faire et que seuls les étudiants et leur entourage en mesurent la gravité. Or quelle responsabilité ont-ils dans la crise universitaire? D'être au mauvais endroit au mauvais moment?
    Le gouvernement est irresponsable, mais certaines formes d'action le sont aussi. j'ai trouvé cependant aujourd'hui dans les commentaires des échanges plus instructifs:
    Gecko dit que les cours n'auraient pas été rattrappés si les profs n'avaient pas été payés pendant la grève. c'est une explication fort intéressante, mais trop confidentielle et bien tardive: l'idée de 6 semaines de grève payée a déjà fait beaucoup de dégats pour l'image de votre mouvement.
    l'envoi de mails aux ministres me semble une idée à développer. Je le ferais si j'étais encore habilitée.
    une autre mère de famille ayant encore deux enfants étudiants et se posant beaucoup de questions

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  11. Excusez-moi, mais je ne peux que réagir à vos allégations complètement fausses. Aucun commentaire sur ce blog n'a été modéré. Il y a juste un message de NoFutur sur le premier billet "université hors d'elle" qui a été supprimé, il y a bien longtemps, pour des raisons techniques. Si vous souhaitez relire vos commentaires, ils se trouvent surement dans les messages plus anciens du blog (voir ici)... un blog ça évolue.
    Par ailleurs, notre mouvement n'est pas sans efficacité, comme le prouve les bafouillis de nos ministres. Notre but n'est pas de passer à la télé, mais d'obtenir le retrait des 2 réformes avec le moins de désagréments possible pour les étudiants (ce que permet la rétention des notes). Comme vous le savez, pour se faire entendre il faut malheureusement exercer une pression. Parlez-en aux directeurs d'école qui ont fait une grève administrative pendant des années !
    En ce qui concerne la manifestation par email, vous pouvez très bien y participer. Tout le monde peut y participer, il n'y a pas besoin d'habilitation pour cela.

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  12. Pour le collectif : peut-être faudrait-il une explication sur le mot "grève", et sur l'annualisation?

    Pour le 2e parent : petite explication technique : quand un billet est déplacé, cela efface les commentaires précédemment postés. (note pour le collectif pour être complètement exact: il y a eu aussi des commentaires tout au début du mouvement sur l'implication de Kerlann qui sont passés à la trappe pour les mêmes raisons).
    Mais il ne me semble pas que le blog soit modéré. Je m'excuse d'ailleurs pour mes posts parfois un peu longs ou qui s'éloignent trop du billet de départ. Je rappelle aussi qu'il existe un forum (lien sur la droite de cette page) plus volontiers destiné à discuter sur des points généraux, et de façon thématique. Un blog est plus linéaire et chronologique par nature.
    A mon sens, on ne peut pas reprocher au collectif de faire la sourde oreille aux contestations que soulèvera forcément le mouvement, et surtout les formes qu'il prend.
    Et si vous vous exprimez en tant que parent d'étudiant, pourquoi ne pas choisir cela comme "nom" en postant? Cela conserve votre anonymat, mais cela explique aussi votre prise de parole ici. Et tout le monde est libre de poster. On ne peut pas dire la même chose du blog institutionnel de rennes1 sur la carrière des enseignants-chercheurs...

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